"El arte que trasciende, que ayuda a ver y encontrar al otro, que es expresión de la tradición y de la renovación de la fe y de belleza". Benedicto XVI

martes, 23 de septiembre de 2025

Elogio a la Nada




Mi centro es la nada, es un verdadero lugar de paz.
La impostura y el error nunca se encuentran allí.
Cuando no quiero nada, el enemigo se retira,
No sabe dónde atraparme, no sabe qué decirme.
Cuando quiere razonar, no le escucho,
Cuando halaga mis sentidos, sé mantenerme humilde.
¡Qué hermosa es la nada! Qué dulce y tranquila.
La nada me hace ver que soy inútil,
Que no tengo nada bueno y que no puedo hacer nada;
Que no tengo en mí ni fuerza ni apoyo;
Que todo mi ser humano no es más que un flujo de inconstancia.
Así, Dios se revela mejor como mi única ayuda.
Es un gran favor que me dirija una mirada.
Si no me da nada, la nada es mi parte;
A menudo pasa toda la hora de la oración,
Sin que sienta en mí ningún deseo ni pensamiento;
Si me viene alguno, es un rasgo de su benignidad,
Así veo su gracia y mi indignidad.
Cuando estoy, estéril, en un retiro completo,
Mi nada me sirve de atractivo y de luz,
Y me regocijo con un impulso de fe
En que todo bien se encuentra en Dios, y la nada en mí.
Déjame mi nada, disfruta de tu ser,
Señor, todo mi descanso es conocerme bien.
Vos no sois más que grandeza, gloria y bondad,
Y yo nada por naturaleza, y nada por voluntad.
A vos solo todo homenaje, a vos solo toda gloria,
Y yo, de mi nada, aprecio el recuerdo.
Dios, vivid en vos mismo, y yo en mi nada,
Que yo sea siempre pequeño, y mi Dios siempre grande.

François Malaval. L'amour de son néant

Mon centre est le néant, c'est un vrai lieu de paix.
L'imposture et l'erreur ne s'y trouvent jamais.
Lorsque je ne veux rien, l'ennemi se retire,
Il ne sait où me prendre, il ne sait que me dire.
Quand il veut raisonner, je ne l'écoute pas,
Quand il flatte mes sens, je sais me tenir bas.
Que ce néant est beau ! qu'il est doux et tranquille.
Ce néant me fait voir que je suis inutile,
Que je n'ai rien de bon, et que je ne puis rien ;
Que je n'ai de mon fonds ni force ni soutien ;
Que tout mon être humain n'est qu'un flux d'inconstance.
Ainsi Dieu parait mieux mon unique assistance.
C'est beaucoup de faveur qu'il me lance un regard.
S'il ne me donne rien, le néant est ma part ;
Souvent de l'oraison toute l'heure est passée,
Que je ne sens en moi ni désir ni pensée ;
S'il m'en vient, c'est un trait de sa bénignité,
Ainsi je vois sa grâce, et mon indignité.
Lorsque je suis, stérile, une retraite entière,
Mon néant me tient lieu d'attrait et de lumière,
Et je me réjouis par un élan de foi
Qu'en Dieu tout bien se trouve, et le néant en moi.
Laissez-moi mon néant, jouissez de votre être,
Seigneur, tout mon repos est de me bien connaître.
Vous n'êtes que grandeur, que gloire et que bonté,
Et moi rien par nature, et rien de volonté.
À vous seul tout hommage, à vous seul toute gloire,
Et moi de mon néant je chéris la mémoire.
Dieu, vivez dans vous-même, et moi dans mon néant
Que je sois toujours bas, et mon Dieu toujours grand.

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